PEINTURE

Christophe Rocher, Ma Marinière, 2021, techniques mixtes, 75×100 cm, Lyon

Christophe Rocher, Spontaneous combustion, 2021, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

Christophe Rocher, Denis, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

Rocher Christophe, La naissance des fleurs, 2021, technique mixte, 100*100cm, Lyon

Christophe Rocher, Le silence, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Hey ANDY!, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Dust you shall return, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Dans la poche, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Heart of stone, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Bat Boy, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

 

Christophe Rocher, Mimi Cracra, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, COMIC, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Twins#2, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Twins#1, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Les roseaux sauvages, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Gaillarde peinte, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Capture the Succubus and The Warrior, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Couleurs à Haute Pression, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, La PLaGe, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, RED TIME, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Les Deus Amanz, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, ORFEU, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, LUCY, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, CARMEN, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 29,7×42 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 29,7×42 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Sans Titre, 2020, techniques mixtes, 29,7×42 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Les Sorties De Bain, 2020, techniques mixtes, 120×120 cm, Lyon

 

 

 

Christophe Rocher, HERMANN, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, MATHIS, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, FULL MOON, 2020, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

 

PROFILE

 

Christophe Rocher, JULIA, 2019, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, LAURA, 2019, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, LA ROUILLE, 2019, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

 

Christophe Rocher, HONG, 2019, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, LA NUIT, 2019, techniques mixtes, 50×65 cm, Lyon

 

REMINISCENCES

 

Ce travail procède à la mise en place d’un long processus de remémoration. Je montre ce qu’il reste de mes souvenirs, comme un récit à la première personne où l’intime serait un moyen d’aborder le monde et d’impliquer les autres. Il questionne le temps et le souvenir par la peinture. Ce travail permet à la fois de ressusciter son passé et de faire vivre le sentiment qui lie chacun de nous à cette époque. Chaque jour est l’occasion d’affronter le présent ou le passé. Mon but n’est pas de représenter le réel comme je l’ai vu, mais un réel comme je veux que vous le voyez. Cette démarche propose donc de multiples trajectoires. Il accompagne le souvenir d’un moment, mais ce moment est à nouveau recréé. C’est la trace d’un temps révolu mais également d’un temps présent, les deux étant juxtaposés. Si le temps représenté dans la peinture se conforme dans des chimères, les thèmes représentés peuvent-ils être exacts ? La peinture permet de questionner les relations qui se nouent entre illusion, réalité, imaginaire…..

Christophe Rocher, sans titre, 2019, techniques mixtes, 29,7×42 cm, Lyon

 

Christophe Rocher, Hungry, 2018, acrylique sur toile, 80×100 cm, Lyon

Christophe Rocher, Rester là à attendre, 2018, acrylique sur toile, 100×100 cm, Lyon

Christophe Rocher, Heartbeats, 2018, acrylique sur toile, 80×65 cm, Lyon

Christophe Rocher, ERIKA, 2018, acrylique sur toile, 80×100 cm, Lyon

Christophe Rocher, La réconciliation, 2018, acrylique sur toile, 80×80 cm, Lyon

Christophe Rocher, Un autre regard, 2018, acrylique sur toile, 90×65 cm, Lyon

Christophe Rocher, Coconut Depot, 2017, acrylique sur toile, 110×230 cm, Lyon

Christophe Rocher, ANUBIS, 2018, acrylique sur toile, 72×92 cm, Lyon

Christophe Rocher, L’insoumise, 2016, acrylique sur toile, 91×65 cm, Lyon

Christophe Rocher, Etre et Pensée, 2015, acrylique sur toile, 89×125 cm, Lyon

Christophe Rocher, Last Days, 2016, acrylique sur toile, 38×45 cm, Lyon

 

Récits visuels et collectifs

 

Dans ce projet, je veux représenter ce qu’il reste de mes souvenirs, comme un récit à la première personne, où mes rêves, mes obsessions, seraient un moyen d’impliquer l’autre. C’est une expression brute des affects, une réévaluation constante du vécu, une sorte d’invitation à voyager dans un récit créatif de soi. Au cours de la réalisation de mon travail pratique, je me suis volontairement confronté à une production répétitive, renouvelant ainsi les mêmes gestes. C’est une manière d’exprimer le schéma narratif d’une vie, mais aussi des trajectoires individuelles, similaires, et familiales. Je les réinvente, avec ses contenus communs et partagés : comme le corps, la famille, l’amour, la culture, et le deuil. Plus encore, de quelle manière ces images captées du quotidien sont-elles une matière à exploration artistique? Elles font percevoir à travers les récits visuels proposés, quelque chose de l’ordre de l’expérience collective.

 

 

Ce processus est le support d’un transfert émotionnel et affectif, qui a pour but d’être projeté sur la toile, comme un exutoire à certains traumatismes. Pour atteindre ce monde irréel qui peut devenir aussi bien « réel », je montre des versions métaphoriques et exagérées de ces réminiscences. Ces scènes de vie renvoient au passé, à la conscience, à un retour en arrière qui permet de réactiver des moments marquants et forts en émotions, comme la frayeur, le plaisir, qui sont des sources de création. Du point de vue de la technique, j’interroge le geste inconscient de la peinture et du dessin. Je peins du point de vue de la dynamique, de la trace et de l’empreinte. La présence du noir renvoie à un temps passé, qui participe à une sorte d’imaginaire et en même temps à une notion de vérité renforcée. Le souvenir altéré se retrouve miraculeusement préservé sur la toile. L’intérêt de ce projet, c’est justement de rendre palpable une expérience intérieure, qui est sans doute commune à toute personne, mais qui pour moi prend forme par une symbolisation. L’expérience de l’intime est suffisamment personnelle pour être capable de la rendre collective. Avec cette démarche, mon choix d’utiliser ce médium comme rencontre entre l’art et l’expérience personnelle, permet aux spectateurs de devenir témoin de faits antérieurs.

 

Mythologie personnelle 

 

Le premier emploi de la notion de « mythologie personnelle », correspond à la parution du livre de Charles Mauron, Des métaphores obsédantes au mythe personnel en 1963.

 

L’élaboration d’un mythe personnel suppose une rupture de l’ordre chronologique. La liberté de l’autoconstruction se définit par rapport aux déterminations biographiques, mais aussi par rapport au récit lui même. C’est pourquoi le mythe personnel ouvre des possibilités à l’invention de nouvelles formes de récit. C’est une véritable création, les images éternelles se substituent irrésistiblement à la perception « normale » de la réalité vécue. Cette perspective différente, semble postérieure aux événements de l’âge mûr, dont elle reçoit maintenant sa coloration nouvelle. Le mythe est ce qui donne une formule cohérente à quelque chose qui ne peut pas être transmis dans la définition de la vérité, puisque la définition de la vérité ne peut s’appuyer que sur elle-même. Axer sa recherche vers l’autobiographie du récit d’enfance entraîne une certaine difficulté à respecter un ordre : les souvenirs sont mal datés, et nous pouvons confondre les années. Réaliser un travail autour de l’autofiction, c’est un peu comme revenir en arrière : on est fasciné par l’engouement que l’on apporte à redécouvrir son passé. L’ordre général du récit n’est donc pas celui d’une histoire, mais celui d’une fiction par le souvenir recréé. On peut dire alors que mon travail, participe à la captation symbolique des fragments d’expériences antérieures.

 

La toile narrative

 

En restituant la peinture dans un rapport direct à la quotidienneté, ma pratique fait clairement état du besoin d’introduire des épisodes narratifs. C’est une volonté d’étudier une foule de sujet, que sont l’autobiographie, les mythologies, et les petites anecdotes. Le plaisir de peindre, comme la jouissance de voir, conduit toujours plus loin, vers l’illimité de la pensée. Ma source d’inspiration provient de mon vécu, mais surtout d’un vécu intérieur. Mon but n’est pas de représenter le réel comme je l’ai vu, mais un réel comme je veux que vous le voyez. Pour moi, les sujets de la vie, de l’amour, et de la mort, sont trois grandes forces auxquelles le public est confronté. C’est une forme d’autobiographie picturale, qui me permet de rendre visible le psychique, la forme narrative, et le fantasme, avec une intensité souvent brutale, viscérale et organique. J’y réponds de plusieurs manières et les symboles se succèdent. J’associe la passion et la terreur avec des corps souvent immaculés et à peine détaillés. Le corps féminin est souvent représenté. Il est provocant, d’une pâleur parfois glaciale, voulant ainsi lui donner une figure de victime. Par le contour et avec certains effets, la silhouette devient une forme, un personnage fantastique. C’est une transcription de mes désirs et de mes peurs, comme une métamorphose du réel.